Cheikh Ndiaye
Préambule
Sur le plan économique le Sénégal est un pays où le secteur agricole reste prédominant, ce qui a traduit l’importance de sa population rurale estimée à plus de 70 %. Le développement socio-économique passe donc nécessairement par la promotion de ce secteur. Ce qui nécessite sur le plan pratique des cadres avec une formation solide, notamment en Technologie Alimentaire et Sciences Agro-alimentaires.
Pour faire face à l’ampleur des problèmes alimentaires et nutritionnels de l’Afrique et tenter d’atteindre l’objectif tant convoité d‘autosuffisance et de sécurité alimentaires, de nombreux efforts visant la stimulation du développement et l’application de la Science et de la Technologie ont été entrepris sur le continent et présidé à la création de nombreux instituts de Recherche et de Développement et d’éducation.
A cet égard, un intérêt particulier a été accordé très tôt depuis les années 60, à toutes les opérations du système post-production. Il s’agirait en outre, non seulement de promouvoir des technologies modernes ou même de pointe mais également de rationaliser les technologies traditionnelles en vue du transfert et de l’adaptation appropriés au niveau de développement, à l’échelle tant industrielle qu’artisanale.
Dans leur création, l’on a tout d’abord tenu compte des spécificités écologiques, géopolitiques, socio-économiques et culturelles du pays.
Le caractère interdisciplinaire et multidisciplinaire de la science et de la technologie alimentaire a fait qu’il s’était plus judicieux de procéder selon une approche par filières de produits. Il est aussi convenu en outre de renforcer les capacités institutionnelles embryonnaires déjà existantes et de bâtir un réseau de coopération et de communication d’une part entre les Institutions Sénégalaises et d’autre part entre ces dernières et leurs homologues des autres pays voisins...
Le Sénégal possède aujourd’hui, sans aucun doute, des Établissements d’Enseignement Supérieur et des Instituts de Recherche dont la notoriété dépasse très largement le cadre du pays et de la région et qui ont noué des relations scientifiques et humaines très étroites avec leurs homologues d’autres pays africains et avec de nombreuses institutions internationales...
Les Instituts recèlent dans leurs laboratoires d’éminents spécialistes africains et des collaborateurs très compétents, effectuant en équipe des travaux de recherche portant sur des sujets d’une importance primordiale pour le pays et pour l’Afrique que ce soit dans les domaines des sciences appliquées, de la technologie alimentaire, de la nutrition, de la médecine et de la pharmacie comme disciplines connexes.
Leurs travaux font autorités et sont unanimement reconnus au sein de la Communauté scientifique Africaine et inter – continentale.
Les programmes de Recherche développement ont été guidés dans leurs choix par les priorités et besoins spécifiques identifiés auprès des structures de développement.
Leur caractère pluridisciplinaire leur a permis d’appréhender non seulement les disciplines biologiques, chimiques, mathématiques et physiques mais également les sciences sociales, économiques et juridiques.
Les principaux thèmes retenus portaient sur:
• Le développement de méthodes efficaces de conservation ou de transformations adaptées aux caractéristiques des denrées alimentaires existantes et respectant les habitudes alimentaires et culinaires des populations locales.
• La Recherche de nouvelles sources de protéines alimentaires en vue de pallier aux carences protéiques et de diversifier l’alimentation.
• Le développement de la biotechnologie Sensu – stricto à des fins alimentaires et nutritionnelles.
• L’emballage et le conditionnement des denrées alimentaires (véritable goulot d’étranglement du secteur agro-alimentaire).
• La valorisation des déchets et effluents agro – alimentaires.
• Le contrôle de la qualité des denrées alimentaires.
Les principaux établissements et instituts constituant le potentiel ne se sont pas limités à dégager leurs caractéristiques essentielles mais ont plutôt concouru à réaliser la pluridisciplinarité et interdisciplinarité nécessaires.
- l’ex École Nationale Supérieure Universitaire de technologie/École Polytechnique, centre d’excellence au niveau sous régional et régional.
- l’Institut de Technologie Alimentaire.
- Les autres institutions régionales comme IRD, EISMV (HIDAOA)
- Les sociétés et industries de la place (SUNEOR, NESTLE, GRANDS MOULINS, SEDIMA SOBOA…) œuvrant dans le secteur alimentaire...
Potentiel
L’ENSUT / École Polytechnique, une École au service du développement national et régional, ayant fourni plus de 3000 diplômés depuis sa création. L’École reste largement ouverte aux ressortissants d’États Africains francophones et elle assume de facto les fonctions d’un Établissement de formation inter - États. L’école dispose d’un personnel de qualité, de salles de cours, de laboratoires d’essais et de travaux pratiques, d’un hall industriel, d’un service audiovisuel et d’infrastructures d’accueil et de restauration.
L’ITA est un centre de Recherche – Développement chargé, de définir les conditions optimales de valorisation des ressources agro - alimentaires, pour mieux assumer ses responsabilités face à l’objectif fondamental de l’auto suffisance alimentaires voire de sécurité alimentaire, qui est une des priorités du Gouvernement de la République du Sénégal.
Les principaux objectifs spécifiques assignés sont :
• Le traitement, la transformation, la conservation et l’utilisation des aliments locaux.
• Le développement des nouvelles ressources alimentaires dérivées des céréales, de l’arachide, du poisson, de la viande de bœuf, du lait, des fruits et légumes et qui soient de bonne valeur nutritive et adaptées au goût des consommateurs locaux.
• L’aide au contrôle de la qualité des produits alimentaires aux stades de la production, de la commercialisation, de l’importation et de l’exportation.
L’ITA a mis au point divers produits dérivés de la viande de bœuf, du poisson, du mil, du sorgho, du maïs et des fruits et légumes locaux aujourd’hui sur le marché.
L’ITA a de nombreux contacts et des programmes de collaboration avec l’Université Cheikh Anta Diop, Université Gaston Berger, l’Université de Bambey, les UER des nouvelles Universités en création du Sine – Saloum, les écoles de formation, les instituts de recherche ou de développement agricole, les industries agro – alimentaires et les sociétés d’Études. L’ITA a d’excellentes relations avec plusieurs organisations Africaines et internationales. C’est une institution affiliée à l’UNU pour la recherche et la formation en Alimentation et nutrition et abrite le Centre des Métiers de l’Alimentation pour l’organisation de séminaires et ateliers de formations dans les différents secteurs agro – alimentaires en collaboration avec la FAO, l’ONUDI, et la Coopération bilatérale belge, canadienne (ACDI) et américaine (USAID).
Les autres départements, participant au potentiel et collaborant au développement du secteur sont logés dans différents départements ministériels à savoir:
Ministère de la Santé
• Division de l’alimentation et de la Nutrition (ex service de l’alimentation (SANAS)
• Centre antipoison.
• Service Nationale de l’Hygiène.
Ministère du Commerce ; du secteur Informel, de la consommation, de la Promotion des produits locaux et des PME
• Direction du Commerce Intérieur.
• Le Laboratoire National d’Analyses et le contrôle (L’ ANAC)
Le Ministère de l’Agriculture et de l’Équipement Rural
• Direction de la Protection des Végétaux (DPV)
· Institut Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA)
Ministère de la Pêche et de l’Économie Maritime
• Direction des Industries de Transformation des Produits de la Pêche (DITP).
Le Ministère de l’Industrie et des Mines assurant la tutelle de l’Institut de Technologie Alimentaire (ITA)
• La Direction du redéploiement industriel.
• L’Association Sénégalaise de Normalisation (ASN)
Le Ministère de l’Élevage et des Productions Animales
• Direction des services vétérinaires
Universités
• CAD - Laboratoire de Chimie Analytique
- Laboratoire d’Hygiène et des Industries des denrées Alimentaires d’origines Animales de l’EISMV.
• Université Gaston Berger Saint-Louis.
Des Associations de Consommateurs:
• SOS Consommateurs:
• ASCOSEN
• UNCS (Consommateurs du Sénégal )
• ASDIC (Intérêts Consommateurs)
ADEC (Environnement et consommateurs)
Des Groupements Professionnels
• GAIPES
• UPAMDES
• CNIA
Sources
Ndiaye, C et Parpia, HAB (1985/1990) Joint AAU/UNU Régional Food at Nutrution Project, Documents I et II March 1985 et Document III June 1985 - et updates 1990.
Ndiaye, C (1985). Projet Régional d’Alimentation de nutrition en Afrique
Ndiaye, C (1987) Programme des Chaires Africaines de Technologie/Food Science/ nutrition et biotechnologie et santé. ARCT September 1987 – 1991.
Ndiaye, C (1990) .Memorandum au President de la Republique du Senegal pour nourrir une population de 16 millions d habitants en 2025 et pour un développement accelere .
Rép Sénégal, USDA, Union Africaine (2015) : Réorganisation du Comité National du Codex.
Dr Cheikh Ndiaye est Directeur Exécutif de Conseil Africain de l’Information sur l’Alimentation (CAIA – FICA), et Centre Africain de Métiers de l’Alimentation et de l’Agriculture (CAMAA)
IUFoST Scientific Information Bulletin (SIB)
FOOD FRAUD PREVENTION